LECAVALIER FW23
À l’occasion de la Fashion Week de Paris, l’atelier conçoit et produit une scénographie pour la présentation de la collection printemps-été 2023 de LeCavalier au Palais de Tokyo.
Entre urbanité et mysticité
L'art du réemploi
Basée sur la réutilisation de bardages en tôle et de tronçons de bois produits pour un précédent projet, la scénographie emprunte à l’univers du chantier et de la construction. Traditionnellement utilisés pour délimiter les zones de travaux, les bardages en tôle sur parpaings donnent les contours du catwalk. Leur disposition crée un chemin sinueux dans lequel déambulent les mannequins. Un parcours qui rappelle les ruelles sombres et partiellement éclairées de Montréal : une référence à la créatrice canadienne Marie-Ève Lecavalier.
À l’image d’un terrain abandonné dont la rue s’est appropriée l’usage, les bardages cabossés sont peints de manière artisanale.
Des matériaux empreints d'histoire
La conservation des marques de détérioration des matériaux bruts participe à la création d’une esthétique urbaine, mêlée aux codes graphiques de la marque. Les tronçons sont brûlés jusqu’à obtenir un effet de combustion donnant au bois sa couleur noir carbone. L’atmosphère est rendue opaque par l’ajout de fumée qui rappelle le brouillard de la ville et fait écho au caractère mystique de la marque.
Une démarche responsable au profit d’un imaginaire puissant.
En accord avec les valeurs de la marque et sa démarche d’upcycling, l’atelier puise dans le circuit du réemploi pour fabriquer la scénographie.
Une scénographie réfléchie
Majoritairement loués, a minima sourcés, les matériaux sont ensuite stockés pour être réutilisés dans un prochain projet. Un minimalisme qui n’enlève rien au caractère immersif de la scénographie. Pour faire écho à la collection présentée, l’atelier étudie les potentialités sensorielles des matières et sonde les états générés par les couleurs. La tôle ondulée est choisie pour sa matérialité et son esthétique. Souvent réservé à une utilisation extérieure, le matériau contraste radicalement avec la chaleur du bois brûlé. La gamme chromatique - allant du bleu néon au rouge vif - illustre cette même dichotomie en rassemblant des teintes opposées. Le choix des couleurs, ainsi que la création d’un langage visuel perturbant l’ordre et la réalité, rappelle les inspirations hoffmannines de la collection qui joue avec les limites de la psyché.